Accès Nature : des sentiers partagés, en plein coeur de Waterville

Grâce au comité Accès Nature et à la participation de nombreux propriétaires, plusieurs sentiers de marche, de raquette et de ski de fond sont mis à la disposition des membres, en plein cœur de Waterville. Retour sur la genèse d’un projet communautaire qui célèbre sa quatrième année d’existence.
Le projet a commencé en 2020 en partant d’une idée toute simple, mais pas moins ambitieuse : celle d’ouvrir des sentiers à proximité du centre-ville pour amener plus de nature dans la vie des citoyens de Waterville.
Rappelons qu’en 2020, la pandémie de COVID-19 battait son plein.
“Le Centre culturel et communautaire de Waterville était plongé dans une sorte de période transitoire, comme plein d’autres organismes. On ne pouvait rien faire à l’intérieur ! Et je me suis dit qu’il devait y avoir des trucs à faire à l’extérieur”, partage Catherine St-Germain, coordonnatrice du centre et instigatrice du projet, en partenariat avec Stéphanie Clavet et Milène Richer.
Un projet communautaire
Cette idée germait depuis un moment : Catherine se promenait déjà régulièrement en ski de fond à proximité du centre-ville, en utilisant des terrains après avoir demandé l’autorisation aux propriétaires. Et elle se disait : “Mais pourquoi juste moi ? Pourquoi on ne le ferait pas pour tout le monde ? Et c’est à ce moment que cette idée là est venue.”
Une subvention rendue disponible à, via la Fondation communautaire de l’Estrie visait à financer des projets extérieurs pendant la pandémie. Il n’en fallait pas moins pour que l’idée s’incarne sous la forme d’un projet à accomplir.
“Je ne voulais pas démarrer ça toute seule”, se rappelle Catherine.
C’est à l’occasion d’une randonnée qu’elle partage l’idée avec Stéphanie Clavet, puis avec Milène Richer. L’accueil est enthousiaste. Le projet est lancé.
Le projet est ouvert aux initiatives des membres, que ce soit pour développer un groupe de marcheurs réguliers, ou bien pour participer à l’entretien des sentiers et aider dans les corvées de balisage et d’élagage. Créer une communauté vivante, utilisatrice des sentiers, est au cœur de sa mission.
Une mémoire d’anciennes pratiques
Les rencontres avec les propriétaires terriens aux alentours du secteur urbain de Waterville ont démarré, et ont rapidement rencontré un accueil tout aussi enthousiaste. “Il y avait beaucoup d’anciens, des gens à Waterville depuis longtemps, qui se sont rappelé qu’ils avaient l’habitude de se déplacer à ski avant. C’était une pratique vraiment super vivante de se déplacer à ski sur des terrains privés pour se rendre vers les communautés avoisinantes !”, témoigne Stéphanie. Pouvoir un jour se rendre en ski de fond à North Hatley ou à Compton est d’ailleurs un rêve qu’elle chérit.
À l’instar des pistes de motoneiges qui sont aujourd’hui relativement communes, et pour lesquelles des ententes ont été établies avec des propriétaires pour permettre le passage, le comité Accès Nature s’investit aussi auprès de propriétaires pour rendre le projet possible.
“Ça n’a pas été si difficile de convaincre les propriétaires. Ça a pris une première personne qui a accepté. Puis après c’était comme une belle carte de visite pour aller en rencontrer d’autres. C’était facile quand même”, partage Catherine.
La preuve que le projet était plein d’un sens commun. Il ne restait qu’à le structurer.
Une structure rassurante
Passé le premier enthousiasme est venu le temps de rencontrer les limites et les besoins des propriétaires ouverts à mettre à disposition leurs terrains pour le passage d’un sentier. Rapidement, la question des assurances s’est posée. Qu’allait-il se passer en cas d’un accident sur un sentier ? Qui serait tenu responsable de l’aménagement, et de la sécurité des installations ? Le projet, porté par le centre culturel et communautaire de Waterville, offrait un cadre rassurant et déjà existant. “Le fait que ce projet-là soit lié au centre culturel communautaire qui, lui, est rattaché à la ville côté assurances, on est alors capable d’avoir des assurances pour les activités dans les sentiers quand les personnes sont membres d’accès Nature,”, précise Catherine.
Et puis il y a eu beaucoup d’écoute à offrir, de rencontres des besoins et des limites de chacun des propriétaires, en ce qui concernait l’autorisation ou non de fréquenter les sentiers avec des chiens, par exemple, le respect de l’intimité ou encore les horaires d’ouverture.
“C’est important d’être attentifs aux balises et aux affichages qui reflètent leurs demandes à ce niveau-là”, précise Stéphanie, “parce que c’est vraiment important pour les propriétaires. Et le fait de ne pas les respecter pourrait avoir des conséquences importantes sur le projet.”
Le projet est désormais bien installé, puisque Accès Nature compte aujourd’hui approximativement 200 membres actifs, en plus des écoles primaires qui utilisent les sentiers pour les cours d’éducation physique !
Rappelons d’ailleurs que, comme pour tout projet communautaire (dont votre journal !), le fait de devenir membre est une aide inestimable pour assurer la pérennité de l’aventure.
“C’n’est pas beaucoup de frais, mais ça fait vraiment la différence. Ça permet de garder ce projet-là en vie”, indique Catherine.

Étienne Ricard est directeur des innovations architecturales chez UrbanÉco, et l’un des généreux propriétaires qui offre un droit de passage sur son terrain. Il partage son enthousiasme pour ce projet, qui rejoint parfaitement ses valeurs d’aménagement urbain, humain, communautaire, et en connexion avec le milieu naturel environnant.
“C’était intéressant d’ouvrir mon terrain ici. Ça offre une connectivité aux sentiers quasiment directement depuis le centre du village. À pied, chaque pas compte, et pour moi, ce n’est pas un gros dérangement. Ça reste très simple. Et pour autant, ça fait une grande différence.”
Déjà convaincu par l’importance de la connectivité pédestre au sein de nos milieux de vie, et du transport actif, il trouve au sein d’Accès Nature un projet structurant, porteur et rassurant, au sein duquel il peut contribuer tout en sentant que ses besoins et ses limites sont considérés.
La nature à proximité
Que ce soit pour une petite marche sur l’heure du midi, ou bien une plus longue virée en ski de fond lors d’une après-midi de fin de semaine, les sentiers d’Accès Nature sont accessibles directement à partir du centre de Waterville. Une connexion aux sentiers est disponible à partir de la rue Highland et donne accès à plusieurs heures potentielles de marche en forêt, en raquette ou en ski de fond. Un autre beau réseau de sentiers est aussi accessible à partir du chemin Nichol.
Vous n’avez pas le matériel nécessaire ? Pas de soucis : une belle flotte de matériel est mise à la disposition des membres d’Accès Nature. Crampons, raquettes et bâtons de marche peuvent être empruntés gratuitement. Du matériel de qualité, obtenu grâce aux subventions du projet.
“Le projet a eu l’appui de Desjardins, via le fond d’aide au développement des communautés et également de la Fondation Neil and Louise Tillotson”, indique Catherine.
“Pour être capable de protéger la nature, il faut l’aimer”, poursuit-elle. “Et puis, pour l’aimer, il faut la côtoyer au quotidien, y avoir accès aisément, être là, pour pouvoir l’apprivoiser grâce à des ateliers en nature et apprendre ainsi à savoir mieux l’admirer et l’apprécier. ”
C’est ce que permettent ces sentiers : un accès privilégié et accessible à la nature qui nous entoure, et cela, en plein cœur de Waterville.
Pour avoir plus d’informations, consultez : https://www.centrecommunautairewaterville.ca/acces-nature.
ou écrivez à accesnaturewaterville@gmail.com
Le coût pour devenir membre et profiter des sentiers, du matériel et des activités est de 10$ par année.
