Gab Padilla : artiste Hip Hop, DJ entrepreneur et père

Portrait d’un artiste engagé à la recherche d’un équilibre
« So I roam and we talk on the phone
But f*** a FaceTime Daddy why aren’t you home
I wake up every morning and you’re already gone
S*** it feels like me and Mommy we be livin’ alone »
Better Way is a cry from the heart of a young father desperately trying to balance out family life and financial obligations with a career as an up-and-coming artist.
Better Way est la première chanson publiée par Gab Padilla depuis qu’il se dit artiste hip hop (https://open.spotify.com/artist/175N0X4CwFUmwFnlJwbPIf). Une rythmique entraînante, des paroles authentiques, des riffs de guitare qui rentrent à la bonne place. La toune, située à un carrefour totalement réjouissant entre rap, hip-hop et blues, est à l’image de celui qui l’a écrite en collaboration avec Scynikal, et de ses préoccupations.
Watervillois depuis 2021
Été 2020. « On était en plein COVID, au milieu de Montréal, quartier Hochelaga », raconte Gab. « On était alors en confinement, sans plus aucun événement de musique. Juste aller faire son épicerie c’était l’enfer, et les terrains de jeu étaient barricadés avec des bandeaux jaunes. On s’est dit qu’il fallait qu’on sorte d’ici, sinon on allait virer fous ! »
L’artiste, qui recevait alors la Prestation Canadienne d’Urgence (PCU), était libre de son été pour la première fois depuis longtemps. Il a contacté sa cousine, Emmanuelle Roberge, résidente de Waterville, qui a offert à sa famille de venir rester dans sa maison le temps de son voyage aux Îles-de-la-Madeleine.
« Ça n’a pas fait trois jours qu’on était là, et on a frappé le point de non-retour : la tranquillité, le fait de se déposer en campagne, la simplicité », se rappelle-t-il.
La proximité de la nature les inspire. Puis, lors d’une marche sur le chemin Gale, la famille emprunte le chemin en direction de l’École et découvre sa cour majestueuse. Cette découverte, couplée à la rencontre de leurs voisins, dont Mme Martine qui est enseignante au secondaire à l’école des Enfants-de-la-Terre, vient finaliser leur décision.
« Non-retour, je te dis : non-retour! On ne voulait même pas retourner à Montréal à la fin de l’été », affirme Gabriel.
Gabriel, Mélanie et leur fils Wahli se sont ainsi installés à Waterville le 1er juillet 2021, avec la ferme intention de s’y déposer, et de ne plus en bouger.

L’équilibre au cœur de la vie d’artiste
Gab avait une vie d’artiste bien remplie à Montréal, entre son activité de musicien et celle de DJ événementiel. DJ trois à quatre fois par semaine, il en était même à commencer à sous-traiter certains contrats. Il jouait aussi régulièrement avec son groupe de musique dans les circuits blues, que ce soit au bistro à Jojo ou bien à Mont-Tremblant et dans les bars. Son axe artistique se cherchait toutefois encore.
« Ce n’était plus Gab le musicien », se rappelle-t-il. « Et il y a une nuance : l’artiste est une marque, il se diffuse à la place d’interpréter. Moi, j’étais entre les deux. Je n’me comprenais pas trop encore dans cette sphère-là. »
« Donc Gab dans le temps il était DJ pas mal », conclut-il en parlant de cette époque. C’est cette activité qui lui permettait de rapporter un revenu pour la famille, tout en apportant un service et en rendant les gens heureux. Et donner l’espace à l’exploration et la croissance à son artiste. « C’est un équilibre sans fin, et il n’est jamais parfait. Puis c’est correct, tant que je n’abandonne jamais, surtout la famille. La famille c’est en premier. »
Entrepreneur // travailleur // Chauffeur // etc.
C’est dans la recherche de cet équilibre que l’entreprise Les événements Saint-James viennent tout juste d’être créés. Une entreprise fondée par Gab Padilla et basée à Waterville. « Une agence d’événements spécialisée dans les services personnalisés de DJ mariage à Sherbrooke (Estrie) et dans le Grand Montréal » peut-on lire sur le site internet (https://evenementssaintjames.ca/).
« C’est pour séparer le brand de ce que je fais en tant que DJ mariage et corpo, et puis l’artiste », précise Gabriel. Une décision entrepreneuriale mûrement réfléchie qui lui permettra de continuer de subvenir aux moyens de sa famille, tout en se dégageant le temps pour investir dans l’émergence de sa musique.
« J’ai travaillé depuis que je suis parti de chez mes parents. Chaque fois que je frappais un mur financier, j’ai souvent travaillé à la plonge au vieux port de Montréal », se rappelle-t-il. D’autres jobines sont venues aussi compléter son parcours, dont assistant de remorquage dans l’Ouest. Une expérience qui a fait naître l’envie de conduire des camions.
« Je me suis toujours dit que j’aimerais ça avoir mon permis véhicule lourd. »
Un jour, alors qu’il est sur le pouce, un camionneur le prend à bord. Il discute avec lui de son expérience de camionneur, et celui-ci lui confie qu’il ne manquera jamais d’ouvrage une fois son permis de véhicule lourd en poche. « Ça m’est toujours resté, et puis la COVID est arrivée », dit Gabriel. « Je me suis dit : c’est ma chance, je n’ai pas de travail, je vais chercher mes licences. »
Une décision judicieuse puisqu’elle lui a permis de travailler à temps plein à son arrivée à Waterville, en pleine COVID, notamment pour l’entreprise Coaticookoise Les entreprises Clément Lavoie, pour laquelle il effectue des transports aujourd’hui encore.
« Je leur ai dit que j’étais musicien, que j’étais disponible des fois, et des fois non. Ils m’ont dit OK », confie Gab avec reconnaissance. « C’est vraiment du monde qui ont le cœur sur la main, ça n’a pas de sens. Ils sont vraiment respectueux de ma carrière. »
Ce titre, écrit en collaboration avec l’artiste Malika Tirolien, membre du groupe Bokanté nominé au grammys à deux reprises, a joué sur les ondes de Ici Musique à l’émission Vi@Fehmiu en février.
Un artiste musicien aux influences diversifiées
« C’est nouveau, mais oui : je me définis comme artiste Hip Hop », entame rapidement Gabriel lorsqu’on lui demande de se définir en tant qu’artiste musical. Une étiquette dans laquelle il trouve la liberté de s’exprimer pleinement, à la croisée des différents courants musicaux qui l’ont influencé.
« C’est des styles, mais je les ai vraiment vécus ! », se rappelle-t-il.
Dans les oreilles du jeune Gab, alors enfant dans les HLM de Limoilou, le rap new-yorkais de DMX côtoie le rap francophone de IAM, et le hip-hop montréalais de Dubmatique. Puis le rock et le blues s’invitent dans son lecteur alors qu’il déménage en Colombie-Britannique aux alentours de 2000, en même temps que ses débuts à la guitare à l’âge de neuf ans. « La première fois que ma mère m’a joué un blues, ça m’a captivé », se rappelle-t-il.
Au BC, Metallica et AC-DC sont des grands classiques. Les pick-up, les coupes Longueuil, les pantalons serrés sont restés bien présents depuis les années 80.
À cela s’ajoutent les émergences de la scène grunge de Seatlle : Nirvana, Alice in Chains, Pearl Jam rythment les voyages en auto au cours desquels Gab fait le DJ. « Depuis quand tu écoutes du rock ?! Tu écoutes juste du rock maintenant ! », lui a un jour dit sa mère lors d’un trajet.
Et puis, la musique traditionnelle a aussi toujours fait partie de la vie de Gab. Son cousin Antoine Gauthier fait partie du groupe Les chauffeurs à pied, un groupe de musique traditionnelle qui fête ses 27 ans cette année. Alors, la musique était partout quand il était jeune. Tout le monde jouait de la musique. Les Noëls vibraient au son des violons.
« Préserver la culture de la musique au Québec, c’est super important pour moi », partage celui qui a même suivi dernièrement un cours de call de danse traditionnelle.
« En plus, la musique traditionnelle Québécoise est réputée ! Je pense qu’on ne se rend pas assez compte de la richesse qu’on a. », conclut-il.
Un assemblage unique
Qu’est-ce qui sort de toutes ces influences ?
« Pour l’instant je suis au gym », partage Gab en souriant. Il diffuse en effet un morceau à la fois, sans les assembler en un album complet. Cette stratégie lui permet d’explorer, sans encore se définir totalement, et avoir le souci de la cohérence entre ses différentes compositions. « C’est là que ça fait le moins de dommages si tu tentes une chance, par rapport à quand tu as un gros public rap hard core et que tu balances un trad ! », explique-t-il en souriant.
Qui est alors Gab Padilla ? Un artiste musical qui se sent traversé par des sonorités rap, blues, country, bluegrass, punk, hip-hop ou trad, et qui s’offre la possibilité de s’explorer dans cette diversité, et de découvrir son unicité.
“Je veux être aimé pour qui je suis, pas être limité”, conclut-il.
Vous pouvez contacter les Évènements Saint-James, pour des services de DJ et de musique pour tout type d’événement : https://evenementssaintjames.ca/
Un partage authentique
Une chose certaine : les partages de Gab sont authentiques.
Ils se nourrissent de son vécu, et de ses préoccupations de jeune père, d’entrepreneur et d’artiste.
« Je parle de ce que je vis », partage-t-il simplement. Une liberté d’expression qui lui est permise au travers de la catégorisation en tant que rappeur. Loin du gangster-rap, qu’il apprécie beaucoup par ailleurs, le rap de Gab Padilla est sensible, influencé par sa vie de famille, et cette recherche d’équilibre qui l’habite.
Un équilibre famille-travail, façon entrepreneur-artiste, qui serait impossible à atteindre sans l’implication et le soutien de sa femme Mélanie, et qu’il tient à reconnaître.
« Je trouve ça super important. Si j’avais la carrière sans ma femme, je n’aurais pas la famille, et pas l’équilibre. Et pour moi, la famille vaut davantage que la carrière. »
